Aïdan soupira avant de se frotter les tempes. C’était une matinée comme il les détestait. Une matinée où il aurait mieux fait de ne pas se lever. Bien que d’une certaine manière dormir n’était pas vraiment ce qu’il préférait. Oui, c’était le seul moyen qu’il avait pour ne pas être un légume, mais il ne trouvait plus autant de plaisir à dormir qu’il avait pu le faire à une époque. Il ne rêvait plus désormais. Oui rêver lui manquait… Dormir sans pouvoir rêver, c’était un peu comme un océan sans eau, pas vraiment palpitant. Mais il devait dormir, c’était une obligation. Son regard se posa sur le couple devant lui. Ils étaient jeunes la trentaine et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’était d’accord sur rien et surtout pas sur l’éducation de leur fille de 3 ans. Ils étaient venus pour une simple écorchure au genou, le genre d’écorchure qui ne nécessite aucun soin. A entendre la mère, sa fille était proche de tomber dans le coma. Le père semblait quant à lui complètement dépassé par les événements. Il lui lança un sourire compatissant, oui sa femme était complètement folle, aucun doute sur ça. « Madame… votre fille est tombée en jouant dehors c’est bien ça ? » « Oui docteur » lui répondit elle avec des yeux de merlans fris avant de se tourner vers son mari « Je t’avais pourtant dit de la surveiller » « Oh c’est bon, j’étais à côté, elle est juste tombée, ce n’est rien de grave » « Rien de grave ? » Aïdan soupira une fois de plus, il y avait des moments ou le vampire avait tout simplement envie de tous les tuer. « Vous savez ce qu’on va faire… on va mettre un joli pansement Hello Kitty sur la vilaine blessure et on prescrire à maman de nous lâcher un peu les baskets » La voix du coréen était un peu sarcastique, mais c’était assez en ordre avec la scène. « Pardon docteur ? » Le beau brun remarqua un sourire amusé sur le visage du père de famille tandis qu’il reposait son regard quelque peu ennuyé sur la mère. « Madame, votre fille a besoin d’espace, vous l’étouffez. Vous savez quoi, tous les enfants tombent, ça leur apprend à se relever. Un jour votre fille vous dira merde et elle finira avec des percings sur chaque partie de son anatomie. Alors si vous voulez évitez qu’elle vous montre qu’elle peut être libre, laissez-lui de l’espace » Finit il par dire devant une mère ahuri qui ne franchirait plus jamais la porte de son cabinet. Elle signa rapidement son chèque avant de disparaitre avec sa fille dans les bras. Quant à Aïdan, il soupira d’aise. Enfin, ils étaient partis. Dans son cabinet, il en voyait énormément. Qu’est qu’il pouvait y avoir des cas… En tant que vampire « végé » , il se refusait de tous les tuer pour leur cupidité. Il ne pouvait qu’espérer qu’un jour la vie leur fasse comprendre l’inintérêt de leur propos. En tout cas, il était temps pour lui de sortir. Il avait faim. On pas une faim normale pour un praticien. Il n’allait pas aller déjeuner dans un petit restaurant huppé avec sa secrétaire. Non, pour lui ça serait un petit cocktail à base de sang frais. Aïdan attrapa rapidement sa veste en cuir avant de la poser sur ses épaules. Depuis qu’il avait enfin semé Ran et ses sbires, il vivait avec un certain plaisir. Il avait la chance d’être immortel ce qui lui laissait pas mal de temps pour faire des découvertes. Avec les années, il avait amassé pas mal d’argent ce qui le laissait à l’abri des crises financières. Non, il voyait plutôt la vie d’une façon assez optimiste. Et si vous lui demandez ce qu’il ressentait pour Lucrezia, il vous répondrait qu’il n’y avait plus rien et cela ne serait pas loin de la réalité. Disons qu’il a réussi à faire le deuil et que désormais il n’a plus aucune envie de replonger dans ses années morbides. Surtout qu’il était bien différent du vampire passé. Il ne tuait plus, ou occasionnellement, mais cela était finalement très rare.
Le vampire se trouva rapidement à l’extérieure. Le temps était pluvieux, ça aurait pu être pire.
Une fois à l’extérieure, il sentit une odeur familière qui lui titilla les narines. Il émit un léger grognement avant de changer d’option pour se diriger vers la vieille usine désaffectée. Aïdan n’avait rien perdu de sa maitrise passé, au combat à corps à corps il était excessivement doué. Alors quand le moment se présenta, au moment où le chat se décida à sortir de sa cachette. Le vampire lui bondit dessus tous crocs dehors. Bien sûr qu’il savait de qui il s’agissait, mais cela n’allait pas le pousser à agir d’une façon différente. Après tout elle l’avait trahi et il n’avait plus rien à lui dire. Il cessa cependant de faire pression avec ses doigts sur sa gorge et recula pour établir une distance de sécurité. « Qu’est que tu fous la, pourquoi tu me suis ? »

L’homme est en colère, que croit-elle, qu’elle va apparaitre devant lui et que tout va s’annuler. Qu’il va retrouver tous ses sentiments pour elle, parce que Madame est de nouveau dans sa vie. A vrai dire, il espère bien qu’elle ne pense pas ainsi, car elle va être déçue. Quoique finalement cela ne l’intéresse pas vraiment. Wu, il ne se souvient même pas de lui. Qui était-il ? Que voulait-il ? A partir du jour, ou il a gagné sa liberté, le vampire a mis fin à cette vie de solitude. Car désormais, il est maitre de son destin et l’homme est bien loin de vivre pour une quelconque cause. Il n’a pas envie de replonger dans des histoires de Vampires. En fait il se porte très bien sans et la présence de la jeune femme ne va pas changer ça. Il en serait désolé, s’il était en mesure de l’être, mais aujourd’hui ne semble pas être un jour adéquat. Quoique qu’aucun jour ne doit l’être. Aïdan s’est créé une vie, bien loin de la vie qu’elle doit mener et surement bien loin d’une vie qu’elle peut tolérer. Hors le millénaire n’a pas envie que cela change, oh que non, il aime sa vie, il a mis tellement de temps afin d’y arriver. Le sang de synthèse est un vrai miracle pour lui, il l’évite de trop devoir tuer et d’une certaine façon il lui procure une petite dose d’humanité. Car oui, il a toujours souffert de ce qu’il était… ce qui n’a jamais été le cas de la jeune femme. Avec le temps, avec ces siècles passaient loin d'elle, il a finalement compris qu’ils n’avaient tout simplement rien en commun. Pourquoi était-il tombé amoureux d’elle ? Il ne saurait le dire ? Peut-être parce qu’elle était la seule qu’il pouvait aimer ? Il n’aimait pas trop cette réponse, mais pendant longtemps elle lui avait paru la seule valable. Toute cette haine dans la vie de la vampire, il ne pouvait pas le tolérer. Jamais, il n’avait pris de plaisir à tuer et il avait toujours demeuré sympathique quant à la jouissance qu’elle pouvait en retirer. Nul doute qu’en vampire, il faisait partie des tarés mais cela ne le gênait pas vraiment. A vrai dire, Aïdan n’avait pas envie de se lancer dans une quelconque réflexion sur la chasse. Il n’avait pas envie de se prendre la tête avec elle et encore moins de réfléchir à ses agissements. La seule chose qui voulait s’était d’attirer l’attention sur lui. Que les humains apprennent qu’elle était une vampire, grand bien lui fasse, mais pour ce qui était de son cas, il préférait éviter. Plus personne ne viendrait consulter en sachant que leur gentil praticien n’était rien d’autre qu’un vampire. Non ça aurait fait une bien mauvaise publicité et Aïdan voulait s’éviter ce genre de mésaventure. Pour cela, il avait dû trouver un endroit loin de tout et l’usine était tout simplement parfaite pour ça. Quant à la façon d’attaquer de son ancienne compagne, disons qu’il n’y avait pas vraiment réfléchi. D’une façon ou d’une autre, il avait toujours eu le dessus en combat, il n’éprouvait donc pas vraiment de crainte. La seule chose qu’il craignait s’est que Ran apprenne son existence et par la même l’existence de Zachary. Car, finalement, s’il Aïdan avait été seul sa réaction aurait surement était différente. Mais il élevait l’enfant depuis sa naissance et il était devenu la seule personne à qui il tenait vraiment sur cette putain de planète. Automatiquement la voix de la femme l’énerva. C’était un peu comme une piqure de rappel. Sauf que le beau brun ne voulait pas retombé dans la vie qu’il menait à cette époque. Quant à ses sentiments pour elle, il devait encore en avoir mais ils étaient profondément enfuis, si bien que pour le moment il ne ressentait rien. Au contraire, il se contenta de rouler des yeux. « Ce n’est pas réciproque » Car oui, qu’elle soit en vie et devant lui, finalement ça ne le faisait pas sauter au plafond. Ran à Gisborne, voilà qui risquait de rendre le jeu encore plus difficile. Je levais les yeux au ciel d’un air quelque peu désespéré. « Oué ça fait 5 siècles, 5 siècles !!!! » Il insista bien sur les siècles. En 500 ans, les gens changent, même les vampires, c’est d’ailleurs les seuls qui peuvent se le permettre. « Ravi pour toi » lui lança t’il en apprenant qu’elle était libéré… enfin qui l’avait libéré, surement pas par gentillesse. « Juste une question ? Tu croyais quoi que j’allais t’accueillir à bras ouvert et qu’on allait remettre le couvert ? Comme tu l’as dit, ça fait 5 siècles et en 5 siècles permet moi de te dire que j’ai eu le temps de t’oublier et de passer à autre chose » Oh bien sur, ce n’est surement pas tout a fait véridique, elle n’a jamais vraiment quitté ses pensées. Mais, il n’est tout simplement pas prêt à l’accepter de nouveau dans sa vie. Se doute-t-elle un instant de son nouveau régime ? Non ça m’étonnerait.
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Je ne sais pas ce que j'ai attendu en le suivant. Je l'ai cru mort pendant tellement d'années que je n'ai pas réfléchi à ce qui pouvait se passer ensuite. Pendant tous ces siècles, il m'a manqué. Il a toujours été le seul à qui j'ai vraiment tenu pendant ces 16siècles passés sur la terre. Pour lui, j'ai toujours été près à tout. Et même 5siècles plus tard, j'éprouvais toujours la même chose pour lui. Je n'ai jamais cessé de l'aimer. C'est pour ca que je voulais faire payer à Ran qu'il lui a fait, ce qu'il nous a fait. Le fait qu'il nous a sépare pour toujours. Du moins c'est ce que j'ai cru pendant bien des siècles. Jamais je n'ai pensé à le retrouver vivant, et pourtant, quand je l'ai vu, je n'ai pas vraiment eu de doutes qu'il partageait toujours mes sentiments. Je n'avais pas de doutes sur ce que je ressentais pour lui, mais de toute évidence, ce n'était pas réciproque. Blessant n'était sans doute pas le meilleur mot pour décrire ce que je ressentais à ce moment précis. Visiblement, il n'a jamais du m'aimer autant que je le faisais, sinon ces années n'y auraient rien changé. Dire qu'avant de le rencontrer, je n'avais jamais cru en l'amour. Dans mon esprit, tout avait toujours été rationnel, je me laissais guider par ma raison et non par mes sentiments. J'étais persuadée que les sentiments nous rendaient faibles, que les relations avec les autres n'étaient que des "affaires". J'ai mis du temps à comprendre que je me suis trompé, que j'aimais Wu, et uniquement lui. En tout cas, sa réaction me blessait et m'énervait en même temps. "Oui, 5 siècles que je te croyais mort, que je cherche un moyen pour venger ta mort, de tuer Ran. Alors désolée de ne pas pouvoir t'oublier, d'avoir cru que ce qu'il y avait entre nous était quelque chose qu'on ne puisse pas oublier si facilement." Apparemment, j'ai vraiment fait une erreur de venir ici. Et pourtant, je ne voulais pas rester sur ca. S'il n'est pas mort, si après plus de 5 siècles on s'est enfin retrouver, c'est qu'il doit y avoir une raison à cela. C'est comme si on avait le droit à une deuxième chance, même si Wu ne voulait pas le voir. "Est-ce que tu as la moindre idée de ce qu'il m'a fait subir après ton départ ? Crois-moi, j'aurais toutes les raisons possibles pour te détester puisque tu n'as même pas pensé à me venir en aide. Mais à la place, j'étais heureuse qu'au moins un de nous s'en soit sorti. Et après toutes ces années, la seule chose que tu as à me dire c'est que tu m'as oublié et que te est passé à autre chose ?" En l'appercevant dans la rue, j'avais espéré que cette rencontre finisse autrement. Pas comme ca. J'avais pensé qu'il soit aussi heureux que moi, comme quoi j'avais été une parfaite idiote. Et cela ne faisait que montrer que les sentiments nous rendaient vraiment faibles. Si ce ne serait pas pour lui, je n'aurais jamais pris le risque de suivre quelqu'un, d'entrer dans un piège qui se sentait à des kilomètres. J'avais pris un risque en venant ici, et à présent, je le regrettais. Je préférais garder le souvenir que j'avais du Wu que de le voir comme ca, froid et même colérique. Ce n'était pas le Wu que j'aimais... bien que pour le moment, je ne veuille pas vraiment me l'admettre.

Wu… Aïdan, il avait eu bien des noms d’emprunt, si bien qu’il se doutait qu’elle ne devait même pas connaitre son nom actuel. Pour survivre, Il avait dû l’oublier. Il avait gardé en tête l’image de son aimé voulant le tuer et ça l’avait finalement aidé. D’une certaine manière c’était elle qui lui avait permis de passer au-dessus. Mais plus les secondes passées et plus Aïdan sentait qu’il commençait doucement à perdre pied. Car oui, d’une certaine manière, il était heureux de la retrouver. Elle lui avait manqué, il ne pouvait pas complètement oublier ses années passées ensembles. S’ils n’avaient pas été faits pour s’aimer, ils ne se seraient pas aimer pendant des siècles, il en était bien conscient. Cependant, ils avaient évolué différemment. A l’époque, sous l’influence de son créateur, Wu avait tué pas mal d’innocent. Désormais, il refusait de boire du sang humain, ou plutôt de chasser. Certainement fois, il n’hésitait pas à tuer un homme violant, le genre de type qui sont aussi monstrueux que les montres de son espèce, mais leur sang est assez immonde. Voilà bien longtemps qu’il ne s’est pas abreuvé de vrais sang, mais il survit très bien. Surtout grâce à ses petits vols de sangs frais, rien de très honorable à voler du sang à but thérapeutique, mais c’est un mal pour un bien. Il aurait surement agi différemment, s’il n’avait pas eu Zach. L’instinct le poussait à défendre cet enfant, quoique qui lui en goute. D’une certaine façon, Lucrezia représentait un danger potentiel pour le jeune dhampire, surtout qu’il n’était rien d’autre que le fils de Ran. La nouvelle de son retour était d’ailleurs assez bouleversante pour qu’il pense à prendre le premier avion pour s’enfuir loin d’ici. Le problème c’est qu’il avait peur de toujours devoir fuir. La situation la plus logique serait surement de tuer Ran pour les libérer tout deux de cette pression quotidienne, sauf que ce n’était pas chose aussi aisée. Wu avait réussi à s’en sortir une fois, la chance l’avait aidé, désormais, il ne pouvait compter que sur ses capacités. Sauf qu’il ne tuait pas assez d’humains pour rivaliser avec Ran. Il le savait très bien… Le vampire reporta son attention sur son ancienne compagne. Il voyait bien la déception dans ses yeux, mais il voulait aussi lui faire comprendre qu’il s’était créé une vie loin d’elle… Il ne l’avait pas attendu, tout bonnement, parce qu’en toute logique, elle n’aurait jamais dû se défaire de l’emprise de Ran. D’ailleurs, elle ne l’avait pas fait, c’était le créateur qui en avait décidé ainsi, pas elle. « Je voulais être mort figure toi, c’est comme ça que je peux vivre en paix » Ce qui est sur c’est que Wu a finalement tout ce qu’il veut : la paix et il n’a pas envie que cela change. Oh que non, il a mis tellement d’année à la gagner. La présence de Lucrezia représente finalement un retour assez douloureux un passé, un passé ou il était prisonnier. « J’ai changé… je ne suis plus Wu…. » Sa voix s’est adoucie…. Ce qui veut lui dire ce n’est finalement pas qu’il ne l’aime pas. Non, il l’a toujours aimé et il l’aime toujours, ce qui veut lui dire, c’est que les choses ont trop changé pour que la vie soit la même qu’a l’époque… Quant à leur histoire, il ne voit pas comment elle pourrait existé de nouveau. Disons qu’il n’est plus le Wu de sa jeunesse. « Je n’ai pas vraiment envie de savoir, je m’en doute » L’homme grimace, il connait parfaitement la grande passion de Ran : La torture. Il n’a jamais voulu qu’elle souffre, encore moins à cause de lui, mais il ne pouvait tout simplement pas faire marche arrière. « Ah oui, revenir te chercher pour que tu réessayes de me tuer » Après tout, elle avait tenté de le tuer une fois, alors elle aurait surement recommencé, car oui, il était toujours autant en colère, en colère qu’elle n’ait pas trouvé la force de le suivre, comme il avait trouvé la force de se libérer. Si seulement elle s’était liberté et faite prisonnière il aurait tout fait pour la libérer, mais elle était encore une des armes de Ran et ça il ne pouvait le changer. « Oublier non… passer à autre chose oui. Je n’allais pas vivre indéfiniment dans le passé. J’ai toujours hait la vie qu’on menait… Cette vie de bêtes…. Durant toutes ces années, tu as été mon lot de douceurs et de bonheurs. Aujourd’hui je ne chasse plus… je vis parmi les humains, et je ne demande rien à personne. Il n’y a plus rien en moi qui rappelle l’homme que tu as connu… » la vérité est bien là. Aidan n’est plus tourmenté, aujourd’hui c’est un homme heureux, plein de vie, enthousiaste, tant de chose qu’il ne pouvait se permettre à l’époque.

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Je crois que je n’ai jamais vraiment été réputée pour ma patience. La présence de Wu m’avait toujours rendue plus calme, plus douce, mais cela semble terminé. A vrai dire, ses paroles me blessaient plus que raison. Dire que pendant tous ces siècles, je n’ai pensé qu’à lui, qu’à trouver un moyen de venger sa mort, pendant que lui m’avait oublié. Difficile à encaisser. D’autant plus que cela avait toujours été lui le plus sentimental de lui, celui qui se laissait plus facilement guider par ses sentiments. Avant lui, je n’avais ressenti plus que la haine, la rage et la soumission. Mais il avait appris à aimer. J’aurais aimé être en mesure de le suivre à l’époque, mais j’en avais été incapable. Je n’avais pas autant de force que lui pour lutter contre le lien. Et même si j’aurais défié Ran, je n’aurais pas survécu. Même si Wu m’a appris pas mal de tours au court des années, en combat au corps à corps je ne pouvais tout simplement pas rivaliser avec Ran. Je serais morte en essayant, et Wu devait le savoir aussi bien que moi. Ma réponse était donc sèche. Ses accusations étaient sont ridicules et il le savait. Je n’avais pas vraiment cherché à le tuer, loin de la même, mais je n’avais pas pu réagir autrement à l’époque. Et il devait également savoir que lorsque je voulais tuer quelqu’un, je ne me ratais pas. « On sait tous les deux que si j’aurais voulu te tuer, j’aurais trouvé un moyen de le faire. Ce n’est pas dans mon habitude de faire les choses à moitié. » J’aurais pu lui dire que j’aurais voulu le suivre à l’époque, accepter sa proposition de partir avec lui, mais s’il ne le savait pas, c’était vraiment qu’il ne me connaissait pas du tout. A vrai dire, je n’avais pas envie de me justifier sur les choses du passées, surtout pas quand elles étaient aussi évidentes. Mais d’un certain côté, ces accusations me montraient où était le véritable problème : il m’en voulait, pas seulement pour lui avoir montré mes canines, mais tout simplement parce que je n’avais pas eu la force de le suivre. Ou du moins, c’était comme ça que j’interprétais son comportement. Connaissant son côté sentimental, il devait même croire que mon amour pour lui n’avait pas été assez fort ou quelque chose du genre. « Je n’ai jamais eu ta force Wu… Et même si je serais parvenue à le défier, tu sais aussi bien que moi que je ne l’aurais pas survécu. C’est ça que tu aurais voulu ? Que je me laisse tuer uniquement pour te prouver mes sentiments ?» Je l’aimais, certes, il n’y avait pas de doutes possibles sur ce point. Mais il devait aussi comprendre mon point de vu. Enfin ça ne servait à rien de continuer à discuter à ce sujet puisque je doutais qu’il voulait vraiment entendre ce que j’ai à lui dire. En tout cas, son argumentation m’énervait. Alors comme ça à l’époque, il voulait de moi pour se distraire de la vie qu’il n’aimait pas ? Et maintenant qu’il avait ce qu’il voulait, il n’avait plus besoin de moi ? C’était ça que j’étais censée comprendre ? « Maintenant que tu as la vie que tu veux, tu n’as plus de moi, c’est ça que je suis censée comprendre ? Au moins ça a le mérite d’être clair.» Ma voix était froide, très froide même. J’avais toujours du mal à croire qu’il puisse dire une telle chose. Dans mon esprit, nos sentiments ont toujours été réciproques, mais apparemment, j’ai dû me tromper. Sans doute que je n’aurais même pas dû venir ici. Sauf que j’avais bien du mal à lâcher le passé, à accepter que tout ce termine comme ça…

Wu n’avait pas envie de retourner en arrière. Il avait encore des sentiments pour elle, des sentiments forts, il le savait et même s’il préférait se voiler la face, le fait qu’il soit encore présent été finalement une preuve de ses sentiments. Pour Wu, il n’y avait rien de plus horrible que la vie qui menait depuis sa transformation. Il avait toujours réfuté ce qu’il était devenu. Il faisait partie de ses rares personnes qui avaient eu la force de ne pas complètement se laisser avoir par la soif. Wu avait toujours été conscient de ce qu’il faisait, sans ran, il aurait surement trouvé un autre moyen de vivre, et peut être même qu’il aurait tout simplement choisi le suicide. Mais à l’époque quand il était encore sous la force du lien, il ne pouvait pas se battre contre ce que Ran lui demandait. Mais cela l’avait rongé, il avait tout fait pour se battre, pour lui tourner le dos. Il avait finalement réussi mais cette volonté lui avait gouté beaucoup. Au départ, Wu n’avait pas vraiment Lucrezia dans son cœur. Au contraire, elle était un peu tout ce qu’il détestait. Après tout, elle était le bras droit de Ran. Alors évidemment elle n’était pas vraiment la femme qui était censée compter dans sa vie. Mais il avait appris à la connaitre autrement. Quand ils étaient seuls, la jeune femme semblait différente, elle lui avait montré une autre facette de sa personnalité. Et oui il l’avait aimé et c’était encore le cas aujourd’hui. Wu n’était pas un saint, non, mais pour un vampire il était quand même assez surprenant. Le problème c’est qu’en sachant très bien qu’elle n’avait pas désiré le tuer, Wu restait tout de même colérique. Elle pouvait dire tout ce qu’elle voulait, ce n’était pas non plus ce qui allait le faire changer d’avis. Alors oui, elle n’aurait surement pas survécu, mais au moment ou Wu avait fait le choix de se battre, il savait très bien qu’il avait peu de chance qu’il vive. Ou plutôt aucune, mais pourtant il avait fait ce choix, préféré mourir que de jouer le pion. La chance l’avait suivi, elle lui avait permis de trouver sa liberté. « J’aurais préféré mourir que continuer à être son pion » Car à ce moment-là, il n’avait pas pensé à Lucrezia, sauver ses enfants avaient été tout simplement la seule idée qu’il avait eu en tête. Mais non, en y réfléchissant il n’aurait surement pas aimé qu’elle meurt pour lui. « Non… » Finit-il par dire. Il la comprenait, enfin d’une certaine façon. De l’autre, il tentait de rester assez froid pour ne pas replonger. Disons qu’il ne savait pas vraiment ou il en était, ce qu’il pouvait en faire. Après 500 ans sans elle, il avait fini par se créer une vie si différente. Et puis malgré les sentiments pouvaient-ils assez s’ouvrir pour l’accepter de nouveau dans sa vie. Ce qui lui faisait peur c’était finalement le changement. Elle était la preuve du passé qu’il voulait oublier et il avait peur que sa vie actuelle soit un peu trop rangée pour que celle-ci puisse la comprendre. Disons qu’il ne se voyait pas reprendre leur histoire-là ou elle s’était arrêté, trop de chance avait changé pour qu’ils puissent y arriver. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu te dire » Il soupira, il était moins lointain désormais. « Si tu veux savoir si j’ai encore des sentiments, la réponse est oui, mais ça ne fait pas tout… J’ai tellement passé de temps à t’oublier… et puis je ne suis pas seul dans l’histoire » Pas de femmes, bien sûr, mais bien Zachary. Il était le fils de Ran et ça le mettait en danger, il avait peur qu’elle ne comprenne pas vraiment l’attachement qu’il pouvait avoir envers cet enfant. Car Wu le considérait finalement bien comme son fils. Lucrezia avait toujours été plus haineuse que lui. Il la voyait mal vivre parmi les humains, sans les chasser, et oublier toute cette haine qui semblait la ronger. « Qu’est que tu vas faire maintenant que tu m’as retrouvé ? »

Ce n'était pas vraiment mon genre que de me battre pour une cause perdue. Mais c'est de Wu qu'il s'agissait, alors je n'allais pas abandonner si rapidement, j'en étais incapable. Mais je n'allais pas non plus lui courir après pendant les prochains siècles. Je l’aimais plus que j’aurais pu me l’imaginer, mais je pouvais également vivre sans lui si tel était son choix. Je l’avais fait durant ces 5 derniers siècles. 5 siècles que j’avais passé seule, pensant que mon bien aimé était mort. Il ne devait pas avoir la moindre idée de ce que c’était. Contrairement à lui, je n’ai pas été capable de tirer un trait sur notre relation. Je pensais l’avoir perdu pour toujours, et pourtant, j’ai refusé de laisser quelqu’un d’autre entrer dans ma vie. Je n’en avais pas eu la moindre envie. A vrai dire, je ne savais pas vraiment quoi penser de cette situation. Par moments, je croyais que je n’avais plus rien à faire ici, que cela ne servait à rien de rester, de continuer cette conversation, et à d’autres moments, j’avais l’impression qu’il était moins froid, qu’il tentait moins de me repousser. Peut-être que je me l’imaginais seulement parce que je souhaitais que ce soit le cas, mais par moments, j’avais l’impression de voir un peu de tendresse dans les yeux de Wu. Comme si tous les sentiments passés ne s’étaient pas effacés, comme s’il restait du moins un peu. Ce n’était peut-être qu’une illusion, mais c’est également cela qui me retient ici, du moins pour l’instant. A vrai dire, en entendant son explication, un sourire se dessina sur mon visage. J’avais donc eu raison, il éprouvait toujours quelque chose pour moi… Sauf que ce sourire s’effaça bien rapidement en vue de la suite de sa phrase. Il n’était plus seule… Autrement dit il avait trouvé une remplaçante pour moi. D’ailleurs, je ne savais même pas quoi lui répondre sur ce coup, j’avais l’impression de tomber dans un puis sans fond. Et dire qu’après ça, il osait me demander ce que j’entendais faire par la suite ! « Je continue à faire ce que j’ai fait pendant ces derniers siècles, puisque de toute évidence, le fait de t’avoir retrouvé ne change rien pour moi. Pas besoin de t’inquiéter, je ne viendrais plus te déranger toi et ta douce. » Je restais calme, très calme même, et en général, c’était un bien mauvais signe chez moi. Je tentais de me contrôler, mais autant dire que c’est difficile. L’idée de savoir Wu avec une autre m’est tout simplement insupportable, et sans doute que je n’ai jamais éprouvé autant de jalousie auparavant. C’est tout simplement la pire des trahisons qu’il ait pu me faire. Dire qu’à une époque, j’étais bien heureuse quand mon époux allait dans d’autres lits, et maintenant, je ne supportais tout simplement pas l’idée que Wu puisse avoir une autre compagne après toutes ces années… L’ironie de la situation. Pendant tout ce temps, j’avais gardé un visage de marbre, mais j’étais sûre qu’il avait parfaitement compris ce que j’éprouvais en ce moment. Il me connaissait assez bien pour voir derrière l’apparence. « Je suppose que je devrais y aller, il n’y a plus rien pour moi ici »

Aïdan est dans une situation assez compliquée. Disons qu’il ne sait pas vraiment comment faire. Il y a toujours ses sentiments, mais voilà, sa vie est tellement différente. Disons qu’il a peut-être envie de tout oublier, de ne rien revivre qui a un rapport avec ce passé. Ce passé sombre qu’il meurt d’envie d’oublier. Pourtant s’il y a bien une personne qui n’a jamais oublier, c’est bien Lucrezia. En 5s, le temps passe, les années s’écoulent, les rencontres s’installent puis les gens disparaissent. La vie de Wu avait été riche, riche en rencontre. Elle avait eu ses bas, elle avait eu ses hauts. Mais il n’avait jamais fait demi-tour. Peut-être qu’il aurait pu trouver le courage de retourner en arrière pour voir ce qu’elle devenait mais il ne le fit jamais. Le jour ou il avait réussi à s’enfuir, ou ce vieillard avait trouvé la mort pour qu’il puisse trouver la liberté, il s’était décidé à ne jamais revenir. Jamais… Le sacrifice de vampire ne serait vain. Et puis Wu venait enfin de gagner sa liberté tant désiré. Il avait toujours été ravi d’apprendre, mais la liberté avec eu son flot de difficulté. Il avait dû apprendre à maitriser sa soif, et autant vous dire que pour un vampire de son âge, cela n’a pas été facile. Oh que non… il a du faire énormément d’effort. Il a tué, plus qu’il ne l’aurait voulu, mais maintenant, il peut le dire, il est sevré. Vivre avec les humains est devenu habituel. Le sang, il n’en a pas oublié le dehors mais celle-ci est devenue tout aussi habituel que ses journées passaient au bureau. Alors, il est qu’entre lui et Lucrezia, la différence doit être de taille. Le truc c’est qu’il ne supporterait surement pas d’être trop a proximité d’un vampire non sevré. D’une certaine manière ce n’est pas l’exemple qu’il veut montrer à Zachary et puis même lui. Disons qu’il a enfin réussi à devenir humain et qu’il a du mal à supporter les vampires qui continuent à consommer du sang humain parce que c’est comme ça que ça marche. Bref, c’est finalement là que le bât blesse. Après tout, peut-être qu’il se trompe, qu’elle s’est achetée une conduite, mais ce qu’il sait c’est qu’il a toujours été le seul à réussir à le contenir, alors sans lui, il bien peur qu’elle se soit laissée… aller. Il doit bien l’avouer, il est heureux de la voir, de savoir qu’elle va bien, car oui, il le sait, c’est rare de pouvoir échapper à Ran. Et si l’homme a laissé Lucrezia s’en allait s’était surement pour qu’elle se sente seule et traquée. Quant aux mauvais traitements qu’elle avait dû supporter, il aurait aimé qu’il puisse en être autre moment. Si il avait pu, il lui serait venu en aide, mais la puissance du lien l’en empêché. Au moment même où il prononça la phrase, il comprit à la seconde même qu’il avait fait une erreur. A l’époque, elle avait toujours fait preuve d’une jalousie maladive. Alors apprendre après 5 siècles qu’il était en couple alors qu’elle avait passa sa vie à le chercher, ça devait être assez dur à encaisser. La vérité était plus simple. Si il l’avait aimé pendant plusieurs siècles, ce n’était pas pour rien, mais bien parce qu’ils étaient un peu des âmes sœurs. Et Wu ne pouvait aimé personne d’autre. Il lui avait fait confiance pendant des années, alors il pouvait surement le faire une fois de plus. Car pour dire vrai elle ne l’avait jamais trahi. Il laissa échapper un rire amusé. « Toujours aussi jalouse à ce que je vois » Sachant très bien qu’elle risquait de lui sauter à la gorge, il ajouta. « Ce n’est pas une femme, il y a 10 ans, une femme a accouché d’un dhampire et je l’ai gardé… » Oui ce n’était pas courant. « Ah et ce n’est pas mon fils biologique....»
Vu qu’elle voulait y aller… il prit sur lui… il vivait peut être un peu trop dans la méfiance. « C’est l’heure du déjeuner ? ça te tente » Lui demanda t’il avant de sortir une bouteille de sang synthétique de sa poche.

J’ai toujours été persuadé que Wu était mort. A vrai dire, au début, je n’avais pas voulu croire Ran, mais j’avais pris le risque de me rendre à l’endroit où on l’avait brûlé vif… Et finalement, il n’y avait plus vraiment eu de doutes possibles. Et avoir cette certitude avait certainement été pire que tout ce que Ran avait pu me faire. C’est d’ailleurs sur ces ruines que je me suis juré de ne jamais arrêter jusqu’à ce que Ran soit mort, qu’il ait payé pour tout ce qu’il nous avait pris. Mais tout cela, Wu ne pouvait pas le savoir. Et ce n’était certainement pas le moment pour lui en parler, pas après qu’il vienne de me raconter qu’il avait trouvé une autre compagne, que quelqu’un d’autre ait pris ma place à ses côtés. D’ailleurs je ne comprenais pas ce qui pouvait le faire rire. Ce n’était rien de bien anormal que d’éprouver de la jalousie quand la personne qu’on aimait avait choisi de recommencer une vie avec une autre. Heureusement qu’il se rattrapa rapidement parce que sinon je serais certainement partie sans rien dire… quoique, il aurait peut-être vu une fois de plus mes canines, mais cette fois cela aurait été voulu. C’était déjà assez difficile de supporter sa trahison, alors ses moqueries… Autant dire que j’avais l’impression de tomber de haut. Alors ce n’était pas une femme qu’il avait laissé entrer dans sa vie, mais un enfant... enfin dhampire. Son fils ? Il semblait assez bien la connaitre pour la rassurer sur le coup. Pourquoi avait-il accueillit un dhampire si ce n’était même pas le sien ? C’était bien trop dangereux. Les dhampires étaient censés être tué dès leur naissance, et si quelqu’un en protégeait un, il risquait de mourir également si ça venait à se savoir. Alors qu’est-ce qui le poussait à prendre un risque pareil ? « Tu dois vraiment avoir envie de mourir pour faire une chose pareille » Mais finalement, cela correspondait plutôt bien au caractère de Wu. Il avait toujours souffert de sa condition de vampire et aurait préféré aider les gens quand il le pouvait… Et maintenant il semblait avoir trouvé un moyen de le faire. J’aurais pu dire bien des choses à ce sujet, mais je le connaissais que trop bien pour savoir qu’il n’en voulait rien entendre. Bien au contraire, cela aurait tout rendu plus difficile. Surtout qu’il m’avait retendu, c’était que d’une certaine manière, il souhaitait se réconcilier, ou du moins qu’il voulait passer encore un peu plus de temps avec moi. Bon, d’accord, sa façon de me retenir laissait à souhaiter. Une bouteille de sang synthétique. Beurk. Mais ça, il ne pouvait pas le savoir. Il avait toujours détesté tuer pour survivre, alors pour lui cette invention devait être une sorte de merveille. Personnellement, je n’avais jamais apprécié cela. Certes, ça nourrissait, mais cela manquait de quelque chose. Il manquait le goût que donnaient les différents groupes sanguins. Mais autant accepter cette « avance » de sa part. Il cherchait à renouveler notre lien, du moins d’une certaine manière. « Puisque c’est toi qui demandes » Alors autant accepter. Le reste on pouvait toujours le voir après. « Pourquoi tu es à Guisborne ? Tu dois bien être conscient que la moitié des anciens est ici non ? » En parlant des anciens, c’était bien sur les originels de qui je parlais, et j’étais sûre que Wu me comprenait…

Fermement décidé à ne pas se laisser faire et surtout à ne pas se laisser dicter sa conduite. Wu était devenu quelqu’un de plus méfiant, de plus sauvage. Sa condition de vampire l’avait toujours affaibli d’une certaine manière, il savait que ce n’était pas le cas pour elle. Et peut-être qu’il avait du mal a accepté ça désormais. Pourquoi ? La réponse était finalement assez simple. Parce qu’il était sorti du monde violent dans lequel on l’avait tiré. Dans ce monde, il l’avait trouvé comme le seul bonheur qu’il pouvait s’accorder. Aujourd‘hui son monde était différent. La haine était toujours présente, les hommes sont haineux après tout. Mais sa vie était bien moins sanglante, chaque jour il trouvait un petit quelque chose qui lui donnait le sourire aux lèvres et sa condition de vampire n’avait finalement rien à voir avec ça. Il savait bien qu’il avait changé depuis toutes ses années, énormément changé. La vie loin du groupe lui avait permis de gouter à l’humanité. Il avait eu l’impression de renaitre et pour lui c’était un véritable bonheur. Si on lui donné l’opportunité de redevenir humain et de mourir, il signerait tout de suite, car Wu n’a rien à envier à l’immortalité. Il l’a trouvé ennuyante, futile, pourquoi vivre, si c’est éternellement. Oui, il pourrait se laisser mourir, ou se faire tuer, mais il possède cependant une notion de survie assez importante pour l’empêcher d’agir ainsi. Il ne sait pas vraiment quoi dire à Jo. D’une certaine façon, elle ressurgit d’un passé oublié, un passé ou elle n’était pas là et où il a réussi à recréer quelque chose. Peut-être ne l’aimait il pas tellement ? Cependant il réfute rapidement cette idée, non il l’aime encore, mais l’amour ne fait pas tout, surtout quand on a plus d’un siècle au compteur. L’homme pouffe, voilà qui ressemble bien à Jo, et qui ne lui ressemble pas. Wu se moque de mort et son choix le met en danger alors qu’il en soit ainsi. Il est bien plus inquiet par la survie du Dhampire que par la sienne, car il sait très bien que l’enfant est innocent, il n’a rien demandé, il n’a pas fait le choix de naitre. Dans les yeux de Zac, il n’y a qu’incompréhension. Non, ce gamin ne sera pas dangereux pour la société, le contraire est hélas valable. Et s’il y a bien une raison qui pousse Aïdan a ne pas baisser les bras et bien, c’est pour lui. Parce qu’il faut bien que quelqu’un s’occupe de lui. Qui le fera ? Un humain ? Un autre vampire risquerait de le dénoncer. Non…
Et puis il y a aussi tout l’affecte qui joue. Il a fait naitre cet enfant, il a vu tout l’amour que lui porter sa main. Bref, il aime tout simplement Zac comme son propre fils. Wu est un vampire, Ran lui a enlevé cette possibilité et il n’a aucune envie de créer un Dhampire… Bref, Zac était un cadeau inespéré. « La mort ? il faudrait déjà en avoir peur et au moins je vis pour quelque chose » Car oui, il n’a pas peur de mourir, il s’en moque, il a assez vécu. 1000 ans, plus de 1000 ans… pourquoi devrait-il encore vivre ?
Il remarque bien que le sang synthétique n’est pas du tout au gout de Joanna. Tient, il l’aurait parié et il aurait gagné. Il la connait bien pour savoir qu’elle ne peut surement pas se passer de sang humain. Pour Wu, le sang synthétique est juste un moyen de vivre, il continue à chasser des animaux, d’une certaine façon il apprécie. Pour le sang humain, il en consomme mais rarement, le plus souvent dans les banques, mais il évite de trop prélever, car après tout ce sang est utilisé pour sauver des vies. « Si tu en veux pas, te force pas » L’idée de la forcer à faire quoi que se soit pour lui plaire, lui déplait assez finalement. A son âge, la changer ce n’est même pas envisageable. « Qui te dit que je suis venu, j’étais là avant eux» Oui car Wu se moque finalement bien des créateurs, il n’est pas apeuré par leur présence et si cela devient trop dangereux il pourra toujours fuir, mais pour le moment, ce n’est pas le cas.